Le diaphragme: une muscle aux fonctions surprenantes
Le diaphragme est, certainement, le muscle le plus important du corps humain. Son travail est vital pour l’organisme et il nous serait donc impossible de survivre sans lui. Il apporte aussi une contribution essentielle au bon fonctionnement de divers organes.
Évidemment, le diaphragme est un sujet beaucoup trop large pour que l’on puisse tout élaborer dans ce seul article.
Malgré cela, d’ici la fin de votre lecture, vous serez en mesure de mieux comprendre son fonctionnement ainsi que les impacts qu’il peut avoir sur nous.
On y va?
Un peu d’anatomie
Visuellement, nous pourrions comparer le diaphragme à une méduse. Il se situe sous la partie inférieure de notre cage thoracique.
Il est relié à nos 6 dernières côtes, notre appendice xyphoïde (petit os pointu situé à la partie inférieure du sternum) et à nos 4 premières vertèbres lombaires.
Sa fonction motrice et sensitive est assurée par le nerf phrénique (aussi appelé: nerf diaphragmatique) émergeant des vertèbres C3-C4-C5. Ce qui implique que des problèmes cervicaux pourraient occasionner des dysfonctionnements diaphragmatiques. L’inverse est aussi possible.. En fait, la région cervicale et le diaphragme sont étroitement liés, mais nous y reviendrons.
De par son emplacement, il est le plancher du coeur et des poumons alors que nos organes digestif se trouvent juste en dessous.
Il est traversé par plusieurs structures importantes
Tout d’abord il est traversé par la plus grosse artère du corps (l’aorte) via le hiatus aortique. Le rôle de celui-ci est d’acheminer le sang pompé par le coeur vers tous les organes du corps.
On pense ensuite à la veine cave. Elle assure le retour sanguin de la partie inférieure du corps, notamment des jambes, mais aussi du bassin et de l’abdomen, vers le coeur.
Un blocage du diaphragme pourrait comprimer la veine cave et entraver le retour sanguin des membres inférieurs. Sensation de jambes lourdes, mais aussi dilatations veineuses (varices) et oedèmes font partie des symptômes indésirables qui pourraient vous affecter.
On ne s’arrête pas là puisqu’il est aussi traversé par l’oesophage via le hiatus oesophagien. Ce dernier mesure environ 25cm et sert de relais entre la bouche et l’estomac. C’est par là qu’est acheminé les aliments que nous ingérons vers l’estomac.
Sans oublier un acteur méconnu, mais qui occupe un grand nombre de fonctions non négligeables: Le nerf vague (aussi appelé nerf pneumogastrique). Ce nerf complexe est le lien de communication entre le cerveau et l’appareil digestif. Il innerve la quasi-totalité des organes digestifs et est essentiel à leur bon fonctionnement. Il est aussi responsable de régulariser la fréquence cardiaque ainsi que la protéine responsable de la réponse inflammatoire. Ouf! Rien que ça?
On peut facilement comprendre qu’un diaphragme sous tension pourrait interagir avec ces différentes structures. Résultat? Tout un lot de conséquences indésirables que l’on préfèrerait éviter.
Le diaphragme est le principal muscle inspirateur
Lorsque l’on dit que son rôle est vital, on ne saurait mieux dire puisqu’il réalise à lui seul, près de 75% du travail respiratoire. L’autre 25% étant possible grâce aux intercostaux, aux scalènes et aux S.C.O.M (sterno-cléido-occipitaux-mastoidiens)
Comment est-ce possible?
Lors de la phase d’inspiration, les fibres musculaires du diaphragme se contractent en tirant son centre (aussi appelé centre tendineux ou centre phrénique) vers le bas. Cette action entraine une diminution de la pression intra thoracique afin de permettre à l’air de pénétrer dans notre organisme sous forme de dioxygène.
Ensuite, lorsque le centre tendineux a atteint son plus bas, les scalènes et les SCOM (muscles cervicaux) prennent le relais et se contractent à leur tour afin de permettre aux premières côtes de s’élever et d’être maintenues dans cette position. Finalement, les intercostaux (muscles reliant les côtes, l’une à l’autre) viennent compléter le travail en permettant à la cage thoracique de prendre de l’expansion. Ce cycle recommence à chaque inspiration.
Il n’est peut-être pas évident de bien visualiser ce processus alors je vous invite à cliquer sur le lien suivant:
Fonctionnement du diaphragme en vidéo
« Lors de l’inspiration, l’abaissement du diaphragme vient faire pression sur les viscères qui, à leur tour, viennent pousser sur les abdominaux. C’est la raison pour laquelle notre ventre prend de l’expansion lors du mouvement respiratoire »
Il est relié à plusieurs organes
Tout d’abord, il interagit avec le cœur, les poumons, l’œsophage, l’estomac, le foie, la rate, le pancréas, les reins et le colon. Sans oublier que pendant le cycle respiratoire, il travaille en partenariat avec le plancher pelvien.
Lors de l’inspiration, le diaphragme vient créer du mouvement sur les différents organes digestifs afin de les aider dans leur travail. Il participe au brassage du bol alimentaire dans l’estomac et favorise aussi le transit intestinal.
Puis, on le retrouve en continuité avec les muscles iliaques et le psoas afin de former une importante chaine musculaire: la chaine antéro inférieure. Cette chaine est souvent responsable de modifications posturales importantes occasionnant diverses problématiques. Ce sujet sera mis de l’avant dans un autre article en lien avec les déséquilibres posturaux..
Le lien étroit entre le diaphragme et nos émotions
En fait, tout ce qui modifie notre respiration, à commencer par nos émotions, aura obligatoirement des répercussions. Tu as surement remarqué que ta façon de respirer change selon ton humeur? Que certaines fois, elle sera plus rapide, plus saccadée ou plus brusque comme lorsque tu es en colère? Eh bien, sache que cela aura des conséquences sur ton diaphragme puisqu’il se contracte / décontracte au même rythme que ta respiration.
Résultat: Des tensions musculaires s’installeront et s’en suivra un blocage du diaphragme l’empêchant de travailler à sa pleine amplitude. En d’autres mots, l’organisme fera face à une insuffisance respiratoire.
Il faut donc savoir que lors de périodes émotives importantes qui perdurent: stress chronique, deuil, séparation etc, le diaphragme sera l’un des premiers à en souffrir. Dans ces conditions, il viendra accentuer ces émotions et un cercle vicieux néfaste s’installera.
Douleurs sous les côtes et à la poitrine? Sentiment d’oppression thoracique? Souffle court et/ou difficulté à prendre de grandes inspirations? Ce sont tous des signes laissant croire à un blocage du diaphragme.
Une cause de lombalgie
Comme mentionné plus haut, le diaphragme est solidement ancré à nos vertèbres lombaires. Lorsqu’il est sous tension, ce dernier peut amener des modifications posturales importantes. Augmentation de la courbe vertébrale lombaire (hyperlordose) et/ou fermeture thoracique, pour ne nommer que ceux là. Aussi, sachant qu’ils glissent l’un sur l’autre lors de ses mouvements, une hyperlordose pourrait occasionner une friction excessive ainsi qu’une formation d’adhérences entre le diaphragme, le psoas et le carré des lombes.
Sans oublier qu’il peut aussi être en cause dans un cas de sciatalgie (douleur en lien avec le nerf sciatique) ou d’autres pathologies comme la hernie discale.
De plus, vous vous souvenez que le que le diaphragme participe aux fonctions digestives et facilite le transit intestinal? Cela veut aussi dire que si son efficacité est diminuée suite à un blocage, vous pourriez être aux prises avec de la constipation. Cette dernière étant souvent une cause de lombalgie.
Les douleurs cervicales et le diaphragme
Lorsque le cycle respiratoire est optimal, le travail du diaphragme compte pour 75% du travail et comme mentionné ci-haut, l’autre 25% est réalisable grace aux muscles inspirateurs accessoires.
Bon! Dans la réalité, ce n’est pas aussi simple puisque la plupart des gens respirent mal. La respiration est souvent, complètement, assurée par le diaphragme. A l’inverse, il travaille très peu amenant une sursollicitation de travail sur les muscles accessoires dont les scalènes et les S.C.O.M. Évidemment, cette situation provoquera son lot de raideurs musculaires, de douleurs et des pincements nerveux pourraient aussi faire leur apparition.
Ajoutez à cela, un facteur aggravant comme le stress qui influence fortement le mouvement respiratoire. On se retrouve rapidement dans une situation ou la musculature subit contraintes par-dessus contraintes et ne parvient plus à fonctionner efficacement. Petit à petit, les dépenses énergétiques que cela demande épuisent notre organisme et s’en suit un bel effet domino de complications.
En conclusion
Il est facile de figurer à quel point, le travail du diaphragme est indispensable à notre bien-être. De comprendre que notre organisme ne peut se permettre de souffrir d’une carence en oxygène au risque d’enclencher toute une série de réactions compensatoires. Par conséquent, il est primordial qu’il soit libéré de toutes contraintes afin que son travail soit optimal.
En orthothérapie, plusieurs techniques peuvent être utilisées afin d’aider le diaphragme à récupérer son plein potentiel. D’ailleurs, différents outils sont à votre disposition pour vous aider à y parvenir comme l’auto-massage et les exercices respiratoires.
Petit conseil en terminant : Prenez le temps de bien respirer. C’est la réponse à bien des problèmes!